Dungeon Saga est un jeu de plateau avec figurines édité par Mantic. Le jeu a été financé sur Kickstarter en 2015 (plus d’un million de levés). Rapidement en rupture de stock en fin d’année 2016, il est désormais à nouveau disponible dans les boutiques spécialisées. Je vous propose dans ce billet de vous donner mes premières impressions sur le jeu.

Dungeon Saga, une thématique vieillotte ?

La première impression peut décevoir : en effet avec Dungeon Saga le choix est assumé : vous voulez du Dungeon Crawling, vous allez en avoir, et tous les codes habituels seront là. Un barbare, un nain, une elfe, un magicien, des salles, des coffres, des mort-vivants… Ne cherchez pas l’originalité, ici on est dans de l’Heroic Fantasy pure et dure, plus old-school que ça, ce n’est pas possible.

Un premier squelette peint.

D’ailleurs on s’amusera de noter le parallèle totalement assumé avec HeroQuest : les archétypes des héros sont exactement les mêmes. La taille des cases des sections de plateau est elle aussi identique à celles de HeroQuest.

Cela étant dit, cet aspect old-school est totalement assumé et permet un avantage certain : l’adoption du thème par le plus grand nombre. Dungeon Saga, grâce à son ambiance ultra classique permet une immersion immédiate. L’autre intérêt est qu’il nous fourni un socle de jeu très malléable pour pouvoir jouer avec quasiment toutes les figurines Fantasy qui existent.

On imagine par exemple sans problème une partie mettant en scène les Orcs de HeroQuest, ou même pourquoi pas des Skavens issus de Warhammer.

Ce classicisme n’est donc pas un inconvénient pour ma part, au contraire, j’y vois un très grand potentiel pour pouvoir jouer et adapter Dungeon Saga sous plusieurs formes. Une durée de vie qui s’annonce donc énorme.

Le point faible : les illustrations

Un point me semble cependant regrettable : la direction artistique du projet est très discutable, surtout pour les illustrations qui font vraiment très amateur. Jugez plutôt, voici par exemple l’illustration de Rodrin, le nain.

Rordin, une illustration … laide.

Toutes les illustrations sont de ce type, assez mal dessinées et colorées en numérique, ce qui donne un aspect très Photoshopé. Idem pour les cartes (nombreuses) leurs illustrations sont très peu travaillées et laissent une impression de jeu print and play par moment. C’est dommage.

Cela étant dit, ce point faible – même s’il pénalise un peu l’immersion – n’est pas bloquant, car la mécanique du jeu est très bien huilée et efficace.

Le point fort : la mécanique

Ce qui m’a convaincu très rapidement dans Dungeon Saga, c’est à la fois sa mécanique simple et fluide, et l’aspect tactique du jeu. Derrière ce thème sans grande originalité et ces illustrations médiocres, se cache une pépite.

Une fois peintes, les figurines sont tout à fait acceptables.

Tout d’abord la mécanique du jeu est extrêmement simple, les règles sont assimilées en un tour de jeu : chaque héros peut bouger, et faire une action (dans cet ordre uniquement). Les actions disponibles sont combattre, tirer, faire un sort, etc.

Les sections de plateau : des tailles variées pour permettre une grande variété de donjon

Le plateau de jeu répond à la même logique que Space Hulk : pas de plateau mais des sections de différentes taille qu’on assemble pour créer une infinité de donjons. La garantie d’une rejouabilité très forte et de beaucoup de variété.

Par ailleurs le mouvement est à la fois fluide (diagonales autorisées, rotations gratuites pendant un mouvement) et stratégique : interdiction de passer par dessus une figurine (même amie), orientation de la figurine importante (pour les combats).  Dans Dungeon Saga, il faudra donc réfléchir, plutôt deux fois qu’une. On retrouve une sensation proche d’un Space Hulk lorsque l’on planifie la progression des héros.

Enfin, chaque héros est très spécifique et dispose d’un gameplay qui lui est propre. Les scénarios d’introduction permettent de saisir cela très rapidement. On découvre donc rapidement comment utiliser les héros en groupe.

Ne vous laissez donc pas influencer par une première impression : Dungeon Saga n’est pas un jeu simpliste, au contraire : il vous faudra bien exploiter vos héros, et bien réfléchir au rythme à mettre en place, sinon ça sera la défaite assurée.

Le matériel

Les figurines fournies avec la boîte de base ne sont pas d’une qualité extraordinaire, et sont presque toutes tordues. On nous explique d’ailleurs dans le livret d’instruction comment les redresser avec la technique du choc thermique (eau chaude – eau froide). Heureusement car elles ne sont pas exploitables sorties de la boîte.

Les 4 héros du jeu

Par ailleurs leur niveau de détail et acceptable même si la sculpture n’est pas du niveau d’un Zombicide. Cela dit ça passe tout à fait pour ce type de jeu. D’autant qu’il sera possible sans aucun problème de jouer avec des figurines issues d’une autre marque. On appréciera cependant les grosses figurines de monstre, assez intéressantes et dynamique.

Le bonus : l’extensibilité et les extensions

La gamme est très riche et de nombreuses extensions existent déjà. On saluera notamment le Compagnon de l’Aventurier, qui vous propose un mode solo très simple à mettre en place (via un deck spécialisé). Même si ce mode est perfectible (j’y reviendrai dans un autre billet) il permet de jouer à tous les scénarios sans avoir besoin de joueur « Overlord ».

Cette extension propose également toute une série de règles pour créer vos propres héros, les faire évoluer en expérience et créer vos propres donjons et scénarios. Un deck permet meme de générer des donjons aléatoirement. Tout est prévu pour faire de Dungeon Saga une boîte à outil plus que complète pour mettre en scène toutes les aventures Heroic Fantasy que vous avez en tête.

Un jeu très prometteur donc. Il me tarde de filmer une partie pour vous montrer tout cela en action !