La boîte du jeu

Les jeux de zombies pullulent dans le monde ludique. Cependant, certains passent presque inaperçus, alors qu’ils devraient peut être se placer aux avants postes…

Soyez prudents, prenez vos armes et économisez vos cartouches, car le monde des zombies revient avec Z War One et va vous procurer des sensations fortes !

Le pitch

Dans Z War One, quatre survivants vont tacher de survivre dans un monde post-apocalyptique. Sorti en octobre 2015 via une campagne Kickstarter, le jeu est conçu pour 1 à 5 joueurs et propose des parties d’une durée pouvant aller de une à deux heures.

Il a été créé par Robert Butler, auteur très actif sur le site Boardgamegeek, qui répond notamment à toutes les questions qui lui sont posées.

Le jeu propose un packagin original puisqu’en plus d’un jeu de plateau classique avec des figurines, on y trouve une bande dessinée qui plonge le lecteur dans l’atmosphère. En effet, l’histoire est ici très travaillée. Le jeu se divise en chapitres, chacun d’entre eux est représenté par une histoire sous forme de bande dessinée. L’effet est plutôt réussi, car le suspense est au rendez vous, et je me suis même surpris à vouloir savoir ce qui allait se passer au chapitre suivant en lisant la BD !

A chaque réussite de mission, on passe à la suivante avec son histoire et sa mise en place bien définie. Le côté narratif prend ici tout son sens.

Un exemple de préparation de mission

Accessibilité

Z War One n’est pas accessible en magasin, et seul un achat sur le site de l’éditeur vous permettra de vous le procurer (ou sur le marché de l’occasion). Le jeu est donc plutôt difficile d’accès. Côté prix, il vous en coûtera environ 60 euros.

Les règles sont prévues pour être compréhensible à partir de 14 ans, ce qui me semble réaliste. Aucune version française n’est prévue pour le moment, non-anglophones, ce jeu ne sera donc pas pour vous. Le jeu reprend le système de points d’actions à la Space Hulk, redoutablement efficace, accompagné de la « difficulté » qui va avec.

Mécanique

Z War One est un jeu collaboratif où les joueurs vont jouer contre le système. Les joueurs pourront même s’affronter s’ils le veulent, via un mode « Directeur » qui permettra à l’un d’entre eux de prendre le rôle des zombies.

Mais la crème du jeu est son système de chapitres permettant de vivre une campagne en collaboratif.

Chaque joueur totalise 4 actions pour son personnage, qui lui permettront de faire une liste de choses pour un nombre d’action défini : bouger, sprinter, ramper (oui oui, vous avez bien lu!), plonger, se mettre debout, ouvrir/fermer une porte, supprimer, tir rapide, tir précis, bouger et tirer, exécuter, se mettre en alerte, chercher, toquer à la porte, agir…

La liste est longue et les possibilités quasi infinies. Le système n’est pas sans rappeler l’honorable Space Hulk. D’autant plus que l’orientation des figurines est là aussi présente. Ce système de jeu a la particularité de faire fuir les plus jeunes (moins de 12 ans), mais est redoutable d’efficacité face à un public averti.

Les héros (avec les extensions)

Une fois que tous les joueurs ont joué, c’est au tour des zombies. Et là, encore une fois, la mécanique est très bien huilée et efficace : un zombie va marcher de deux cases s’il ne « voit » ou ne « sent » aucun humain. Un zombie qui va voir un héros ou encore le sentir, va charger et alors avancer de 4 cases !

Ensuite vient l’apparition des zombies qui apparaissent selon un système aléatoire de points d’apparition et de dés lancés sur le tableau défini par la mission. Des zombies peuvent même apparaître dans des recoins non loin des héros. Quoiqu’il en soit, il en arrive à chaque tour…

On est mal!

Mais alors me direz vous, que va différencier un Zombicide si populaire à un Z War One ?

La fiche de gestion des ressources

Hormis les zombies…tous le reste en vérité ! Z War One intègre une notion essentielle qui est la gestion des munitions. Chaque cartouche tirée est comptabilisée via une fiche récapitulative, et plusieurs fois dans la partie, on se demandera si c’est nécessaire de tirer, de se cacher, de courir, de fouiller, d’attaquer avec une arme blanche…bref, on ne tire plus forcément à tout va et cet aspect gestion est très immersif!

 

Dans le même genre, on ne peut fouiller indéfiniment une pièce, une seule fouille est autorisée par salle.
Comment se passe une attaque ? Les armes des héros sont symbolisées par des cartes. Ces dernières donnent les probabilités de touche sur les attaques, qui se font avec un D8. En général une arme donnera 3 résultats : miss = l’attaque est loupée ; knockdown = placer alors le zombie en position « couchée » sur le plateau, il ne s’activera pas à sa prochaine activation ; kill = le zombie est tué.

De plus, le système d’alerte (sans aucun doute lui aussi inspiré de Space Hulk), est particulièrement bien adapté au thème et permettra de couvrir des zones pendant que nos copains sont occupés à faire autre chose.
Pour les zombies, le système d’attaque reste le même sauf que l’attaque se divise en deux lancés de D8. Le premier permettra de savoir si le zombie a réussi à saisir le héros. Dans la positive, il le met alors au sol (placer ainsi le héros en position couché sur le plateau). Un second jet permettra de voir si le héros est mordu par le zombie, ce qui aura pour effet non seulement de le blesser, mais aussi de l’infecter! En effet, la maladie pourra s’intensifier au cours de la partie et pousser le héros à mourir. Inutile de vous dire qu’un héros au sol est une proie facile pour les zombies!

La mécanique est très bien trouvée, et malgré mes nombreuses parties, je ne suis pas tombé sur un seul « bug ». On sent bien que le jeu a été beaucoup testé, et que le tout est maitrisé, c’est très plaisant.
Z War One intègre un système de compétence et de point d’expérience qui permet de faire évoluer son personnage via des compétences supplémentaires au cours de la campagne. Ces points se gagnent sur des objets trouvés lors de la mission ou lors de fin de chapitre.

 

Les Zombies

Le matériel :

 

Bon là, on est dans la partie la moins plaisante. C’est d’ailleurs pour cette raison selon moi que le jeu a eu si peu de succès. Les figurines sont d’un autre âge. Le côté « bande dessinée » est bien retranscrit sur les figurines, encore faut il accrocher.

J’ai du batailler ferme pour la peinture. La qualité du matériel en résine était très mauvaise. J’ai du ébarber un sacré moment chaque figurine pour enlever les traces de moulage.

Remarquer le travail à effectuer sur la figurine de droite!

On a deux versions de figurine proposées à l’achat : en résine ou en métal. Je déconseille fortement la résine et peut-être que les miniatures en métal étaient elles de meilleure qualité, mais je n’ai pas eu l’occasion de les essayer.

Une de mes figurines une fois peinte

Le plateau est lui aussi de mauvaise facture. La qualité du carton est très moyenne.

En revanche, le livre des règles et les cartes sont très bien illustrés. Les dessins type « bd » sur les cartes donnent beaucoup de cachet.

Les deux livres d’instruction (règles et BD) pour les deux premiers chapitres.

Plaisir de jeu

Autant vous le dire tout de suite, pour moi ce jeu est une tuerie ! A chaque fin de mission, je n’ai qu’une envie : recommencer !

D’ailleurs, je ne pense pas être le seul dans ce cas, il suffit de lire la majorité des commentaires sur Board Game pour comprendre que ce jeu est un vrai plaisir ludique ! La mécanique est parfaite pour multiplier les possibilités et les stratégies. Chaque mission est différente et donne plusieurs alternatives possibles qui enlèvent cet aspect répétitif commun à beaucoup de jeux.

Une mission peut être abordée de multiples façons différentes, chaque joueur pourra choisir sa stratégie. La gestion des munitions est encore une fois un gros point fort du jeu et rend celui ci très « réaliste ». Bref, un must !

Rejouabilité

Avec 11 parties à mon compteur, je n’ai pas encore terminé la première des six campagnes prévues… Autant vous dire que la durée de vie est assez longue. Seule deux campagnes, avec leurs BD respectives sont officiellement sorties à ce jour. Les « issues » 3 & 4 sont bientôt prévues, et inutile de vous dire que je vais me jeter les yeux fermés sur cet achat. D’autant plus que de nouveaux types de zombies seront de la fête.

Conclusion

Vous l’avez compris, Z War One est pour moi loin devant les autres jeux de zombies auxquels j’ai pu jouer. Son matériel ne fait malheureusement pas honneur à sa superbe mécanique et son story book. Mais cette notion peut être contournée, notamment en prenant des zombies d’une autre boite de jeu… Pour le reste, c’est quasiment un sans faute.