Derrière des défauts de jeunesse qui en ont rebuté plus d’un se cache un jeu au charme bien réel. Endure the Stars mérite que l’on s’y penche avec attention, ce jeu a finalement su me captiver et me procurer beaucoup de plaisir ludique – une fois les problèmes de gameplay contournés.
Je vous ai déjà pas mal parlé du jeu Endure the Stars, premier jeu de Grimlord Games financé sur Kickstarter en 2015.
Prise en main
Quoi de mieux qu’un unboxing pour découvrir le jeu ? Sitôt après avoir reçu le lot Kickstarter, j’ai tourné cette vidéo. Découverte quasi en live du contenu.
Le système de jeu
Le règles de ce jeu sont (honteusement) inspirées de Zombicide. C’est d’ailleurs un aspect discutable du projet, Grimlord n’ayant aucune légitimé sur le gameplay Zombicide. Mais on pardonnera cette facilité en notant que sur cette base évidente, viennent s’ajouter plusieurs idées novatrices salutaires.
Une dimension supplémentaire est ajoutée aux personnages avec une notion de santé mentale (Resolve) qui amènera son lot de troubles psychiques à mesure que la pression monte.
Les jetons radars, inspirés des blips de Space Hulk dissimulent les spawns et rajoutent en surprise, ce qui contribue à alimenter un suspense régulier.
Le deck d’événements vient donner un peu de background aux parties et permet de diversifier l’environnement. Des idées intéressantes comme l’absence de gravité vous permettront de vous déplacer deux fois plus vite lors d’un round, mais attention au recul de votre arme : vous aurez vite fait de vous retrouver projeté à l’autre bout de la map avec un simple tir !
L’IA du jeu assez simple, est néanmoins souple à dérouler au moyen de dés de directions qui permettent de savoir rapidement où se dirigient les monstres en patrouille.
Enfin, le bruit généré par les survivants bénéficie d’une mécanique plus simple et moins lourde que celle de Zombicide : on ne garde que le bruit le plus élevé dans une zone. Ici, point de profilfération de jetons bruit. On en a deux ou trois maximum sur le plateau par tour.
Peinture des figurines
Côté figurines il y a du bon et du moins bon. Dans l’ensemble, la sculpture est tout à fait correcte, voir même très bonne pour certains survivants. La peinture se fait assez bien, même si certaines parties de monstres sont un peu imprécises.
Ce qui m’a le plus gêné ici c’est la répétition des modèles : pas moins de 30 Swarmers (sorte de petits Tyranides à 4 pattes). C’est trop. Peindre 30 fois la même figurine relève du supplice mental, même si on est armé de volonté pour peindre un jeu entièrement.
Par ailleurs après une dizaine de parties jouées avec 3 survivants, je me suis aperçu que je n’utilise jamais la totalité des figurines. J’ai donc décidé de réduire le nombre de monstres que je vais peindre. 15 swarmers seront amplement suffisant pour des parties à 3 survivants. Pour les Jaegers (sortes de gorilles mécaniques), une dizaine sur les 20 fournis iront très bien.
Idem, les Solomon, qui spawnent sur un 2 ou 3 sur 2D6 seront très rarement sur le plateau, aucune raison de peindre les 10 fournis avec la boîte… Je me contenterai de 3 pour ma part.
Vous l’aurez compris, avant de se lancer dans la peinture du jeu, il est sage de revoir à la baisse le nombre de mobs. Votre productivité en sera meilleure, ainsi que votre moral de peintre en série !
Pour les figurines restantes, si je n’arrive pas à les vendre, elles serviront de bits pour faire des socles un peu plus vivants… ou morts !
Des règles approximatives
Le gros défaut d’Endure the Stars, ce sont ses règles. Comme dit précédemment, elles ont été fortement inspirées de Zombicide mais plusieurs problèmes ont persisté aux tests réalisés avant la publication du jeu.
Le plus gros problème est l’absence de pression temporelle sur les survivants. En effet, le temps n’est quasiment pas une menace. Le seul ingrédient qui permet de jouer (en partie) ce rôle, ce sont les événements « Life Support Failure » qui provoquent la perte d’un point de vie à chaque héros (non évitable). Mais ce malus, même s’il est assez régulier dans la pioche reste assez maigre pour stresser les survivants, surtout si le groupe comprend un médic.
L’absence de réelle pression permet aux survivants de passer tout le temps qu’ils veulent à chercher des armes, et une fois prêt à s’attaquer aux objectifs. Pas roleplay pour un sou, mais diablement efficace pour battre le jeu dans la plupart des scénarios. Regrettable.
Pour corriger ces problèmes, j’ai partiticipé à la rédaction d’une série de variantes et de précisions sur les règles : Unofficial Advanced Rules.
On trouve dans ce document une série de précisions et d’ajustement de règles pour combler les divers problèmes relevés par les joueurs. Notamment, pour restreindre le temps disponible : je joue toujours avec un deck de cartes d’événements limité. Je multiplie par 3 le nombre de tuiles du scénario, par expérience, cette règle fonctionne assez bien. On aura ainsi 18 cartes pour une map à 6 tuiles, si le deck est vide au moment de piocher, alors la partie est perdue.
Certes, cela peut donner certains scénario très difficiles mais dans la plupart des cas, ça marche assez bien.
Une ambiance immersive
Au final Endure the Stars procure un réel plaisir de jeu, et ce, malgré des défauts de gameplay évidents. La qualité de l’immersion vient de deux éléments tout aussi importants que le système de jeu : la richesse graphique et la qualité des scénarios, variés et narratifs.
Une fois les premières parties rodées et les quelques problèmes de règles corrigés, on se prend au jeu. Chaque scénario amène son petit élément narratif, et on prend du plaisir à jouer les mini campagnes, organisées en arcs narratifs. Certaines sont même conçues pour prévoir des impacts d’un scénario à l’autre selon le chemin de sortie (et l’issue) de la précédente mission.
A noter : Grimlord Games a annoncé sortir très prochainement sa boutique en ligne, où il sera possible de commander toute la gamme Endure the Stars.