Sans trop philosopher plus avant, la réponse étant simple et évidente, puisque depuis que l’Homme est Homme la guerre existe, elle est forcément et totalement FUN ! Sinon le concept m’échappe…
Mais vous vous doutez bien que ce titre n’est pas le prochain sujet, hautement intellectuel, du baccalauréat 2018, il doit répondre à la chose ludique et vous avez bien raison.
C’est donc du jeu This War of Mine qu’il s’agit et je me dois, suite au déboîtage de mauvaise foi, de donner un avis plus objectif sur le jeu.
Alors qu’Asmodée cherche à détruire le jeu de plateau, son esprit communautaire et sa convivialité en dématérialisant à tour de bras toutes ses licences nouvellement acquises, Awaken Realms composé non pas de plombiers, mais de peintres Polonais édite, aux côtés de 11 bit studios, l’adaptation plateau (avec du vrai carton dedans) d’un jeu dématérialisé : This War of Mine.
J’entends par dématérialisé, pour les béotiens, bien évidemment la virtualité du monde des écrans.
Vous aurez habilement et subtilement remarqué, fin observateur que vous êtes, que le nom n’a pas changé et c’est tant mieux, car le jeu non plus !
Bien qu’ayant la version Kickstarter, nous n’avons joué que sur la boîte de base et laissé de côté les stretch goals et addons pour l’instant.
Quand je dis « nous » cela définit le setting de joueurs composé d’une femme d’âge certain, mais de bonne conservation, d’une petite fille de 12 ans, qui a heureusement hérité du talent de sa maman et que nous préparons, en tout optimisme, à la guerre et de moi même.
3 personnes donc, affrontant les affres de la guerre puisque c’est bel et bien le thème du jeu.
Avant d’aller plus loin, je dois confesser que j’avais déjà fait quelques parties du jeu sur pc et sur tablette, que le thème (du moins son point de vue), bien que sordide, était novateur, que la réalisation était bonne, le graphisme et l’illustration excellent ; un ensemble totalement dans mes goûts !
Malheureusement je n’ai pas accroché et les raisons m’échappent encore, la peur peut-être d’y jouer seul malgré ma schizophrénie…
J’attendais donc beaucoup de cette version carton, notamment la coopération, pouvoir échanger et décider ensemble de notre survie.
Jeu fondamentalement solo au départ, il reste un jeu solo avant tout. Les personnages présents dans le jeu ne sont pas nos incarnations et nous jouons plutôt au conseil d’administration qui planifie les directives et les ordonne ensuite au bas peuple.
Cependant, c’est une notion coopérative assez novatrice et nous évitons finalement de nous tirer la couverture puisque nous jouons tous contre le jeu.
L’effet leader est même, à notre avis, à proscrire si l’on veut espérer finir le jeu tant une stratégie unique est directive est vouée à l’échec.
Alors oui, c’est dur, c’est sombre, il faut s’attendre à des choix cornéliens, il y a des morts, on manque de ressource en permanence, le background extrêmement bien retranscrit par le livret et ses quasi 2000 scripts d’ambiance est déprimant, mais pour répondre de manière elliptique au titre : Oui c’est fun !
Le gameplay, fidèle au jeu d’origine, pourrait être redondant à la longue, mais la diversité du matériel et l’aléatoire de l’installation promet une très grande rejouabilité. L’ambiance et surtout l’immersion pesante, étouffante est ultra présente (1 personnage mort dans les 10 premières minutes de jeu). Le rythme, certes un peu lent du fait des aller-retours dans le livre de script pourrait ternir un peu cette mécanique, mais cette nonchalance profite aussi à l’immersion (il y a une application tablette plus rapide pour trouver et lire les scripts, malheureusement non traduite encore).
Cette application contient aussi un petit jeu d’adresse pour le crochetage, un timer et un détecteur de bruit pour plus de pression lors des escapades nocturnes.
Je regretterai seulement quelques problèmes d’adaptation (ou plutôt de facilité économico-illustrative soulignée judicieusement par Zag) comme le plateau reprenant la vue de côté du bâtiment alors que les éléments, figurines en premier, apparaissent en vue de dessus…
Côté fabrication c’est du Edge, qui nous épargne en plus pour une fois les petites cartes habituelles, donc tout toilé et de très bonnes factures.
La boîte est lourde, le matériel copieux, le plateau en 6 volets imposant.
À noter que l’installation est rapide et, fait de plus en plus rare, le « journal », équivalent au livret de règles, permet de jouer immédiatement, une vraie prouesse !!
C’est mon très gros coup de cœur de ce début d’année et dans cette période qui voit poindre un intolérable retour du fascisme, ce jeu apporte un devoir de mémoire et donne une piqûre de rappel réaliste et nécessaire.
Ahah l’intro pour un jeu qui tente de montrer autre chose que le « fun » de la guerre…
Tu salis tout. :p
Très bel article, ça donnerait presque envie de tester même si comme toi j’ai pas accroché au jeu vidéos malgré la DA, le theme et l’ambiance et la tonalité que j’ai vraiment adoré.
Surtout si le côté narratif et les script contre balance un peu le côté full gestion. (qui m’avait au final gavé dans le jeu vidéo)
Merci pour ta review détaillée ca donne bien envie 🙂
Les stretch goals apportent pas grand chose si ?
Nous n’avons pas encore intégré les SG, ce jeu a déjà un forte rejouabilité de base, auquel s’ajoute 2 scénarii (conditions différentes de début et fin).
Cependant ils ne sont pas si nombreux (puisque majoritairement dans la boîte de base) et ne donnent que quelques variantes de gameplay…