On inaugure avec cet article l’arrivée d’un nouveau contributeur sur le site : Gwahrkol, qui nous parle aujourd’hui en profondeur de Seven Wonders. Bienvenue Gwarky!

Salut à tous, je suis le frère de Dice Roller, même famille, même passion, même combat ! Pour mon premier article sur Colorfulminis, je vais vous parler de la gamme « 7 Wonders ».

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Le jeu

Le mécanisme de ce jeu est parfaitement dosé. Fun, accessible, interactif et stratégique, 7 Wonders vous offrira de belles parties entre amis (de 3 à 7 joueurs).  Une partie dure une demie heure en moyenne, très accessible donc, même pour les joueurs occasionnels.

Dans « 7 Wonders » vous incarnez un bâtisseur en devenir. Dans votre cité, vous pourrez construire différent bâtiments : zones militaires, commerces, lieux de cultes, jusqu’à  la dernière pierre sur l’ultime édifice : votre merveille.

De cette façon, au rythme de votre expansion, vous collectez ressources et points de victoire. Le but étant d’avoir bâti la cité ayant l’assise la plus importante.

Le jeu se déroule en trois âges différents. A chaque âge sont associés des cartes qu’on se partage chacun son tour. Bien sur plus les âges passent plus les cartes sont puissantes et plus elles sont gourmandes en ressources. Tout le fun et le stratagème de ce jeu réside dans son coté « draft ».

Effectivement dans cette version (car il y en a plusieurs) chaque joueur dispose d’une main. Chacun son tour on prend une carte et on la joue ou on la défausse pour obtenir de l’or. Ensuite, on passe la main à son voisin et ainsi chacun fait tourner ses cartes en validant la fin de son tour. Tout le piquant du jeu est là : « cramer » une carte pour empêcher son voisin de la jouer ou jouer une carte pour construire un bâtiment et développer un peu plus sa cité…  Nombreux seront les dilemmes.

D’ailleurs, si vous aussi vous avez des potes qui mettent trois plombes à jouer parce qu’ils réfléchissent trop, l’ajout d’un sablier n’est pas du tout proscrit !

Inutile de préciser que la « parlote » prend tout son sens, persuader, chambrer voire intimider peuvent se révéler être de réels atouts le moment venu. L’interaction est clef.

Ce jeu a conquis nombre de joueurs et d’après le site de l’éditeur, Repos Productions,  c’est tout simplement le jeu le plus primé au monde, rien que ça.

Mais, parce qu’il y a toujours un mais, il y a bien un défaut. Dans cette version (classique) de « 7 Wonders », le jeu prend tout son sens à partir de trois ou quatre joueurs. Il existe bien une variante de règles deux joueurs où vous devrez jouer tour à tour un troisième joueur fictif, mais avouons que si cette variante a le mérite d’avoir été pensée, on l’essaie une fois ou deux mais on ne l’adopte pas pour autant. La mécanique du jeu devient lourde, ça perd son fun, bref tout ce qui faisait le charme du jeu semble perdu.

7 Wonders Duel

Heureusement, chez « Repos Productions » on a du faire ce constat également et ils nous ont mijoté « 7 Wonders Duel ».

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Première réaction lorsque j’ai découvert cette version dans ma boutique de jeux habituelle : peur de retomber sur le même jeu version deux joueurs, peur que l’éditeur n’ait succombé à la tentation de simplement exploiter la franchise.

Mais face à l’enthousiasme de madame (chose rare) et au prix abordable (25 euros de mémoire) je me laisse tenter.

Je dois dire que mes aprioris ont vite été balayés. Là encore sacré tour de force : on retrouve tout l’univers du jeu de base avec le même principe. Trois âges différents, des bâtiments à construire mais cette fois on « draft » dès la sélection des merveilles. En effet, cette fois chaque joueur choisit tour à tour des merveilles de manière à en obtenir quatre. Mais le jeu s’appelle bien « 7 Wonders » il ne pourra donc y avoir que sept merveilles de construites durant la partie. Comme dans la version précédente construire sa merveille (ou une étape de celle ci) vous apportera des bonus énormes. comme par exemple la possibilité de rejouer un tour et donc de sauter celui de votre adversaire.

Deuxième grosse nouveauté : on n’a plus de cartes en main. Les cartes sont disposées sur le plateau les unes sur les autres. Certaines sont faces cachées d’autres non :

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On en prend une chacun son tour pour jouer. Dès qu’une carte n’est plus recouverte par d’autres on la retourne face visible.  Le principe du draft est revisité très intelligemment. Ça reste très simple, mais très stratégique voire technique pour bien jouer. On prend toujours une carte pour la jouer ou pour la défausser et gagner de l’or. Le problème c’est que si il s’agit de la dernière carte recouvrant des cartes phases cachées vous donnerez alors de nouvelles options à votre adversaire.

A part ça, on voit apparaitre sur le plateau une frise. Cette dernière vient symboliser l’avancée des deux armées.

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Ainsi le pion rouge se déplace de droite à gauche au fur et à mesure que vous jouez des cartes militaires. Si jamais vous arrivez au bou de cette frise du coté de votre adversaire, alors votre armée terrassera votre ennemi. Oubliez les points de victoire, vous gagnez de façon militaire, un point c’est tout !

Cette frise amène un vrai plus. Elle permet de mettre une pression supplémentaire sur l’adversaire et elle débloque des bonus de taille.

Limitations

Comme dans tous les jeux à deux joueurs le « risque » c’est qu’un des deux protagonistes prenne l’ascendant rapidement et enterre tout espoir. Perso il nous a bien fallu 4 à 5 parties pour saisir la mécanique du jeu et arriver à jouer en ayant une partie équilibrée et donc intéressante. Sachant que nous connaissions déjà l’univers, ce qui aide grandement.

D’ailleurs pendant cette phase d’apprentissage/initiation on n’a pas hésité à stopper dès la fin de l’âge 1.

Passé cet aspect les parties peuvent s’avérer très serrées et vous aurez plusieurs options pour l’emporter ce qui rajoute du piment. Globalement on perd un peu de fun, après tout c’est normal on est plus dans un tête à tête, un duel et non plus une partie à plusieurs entre potes. Mais on gagne (je trouve) une certaine profondeur due à un aspect plus technique. Durant les premières parties on a l’impression de subir « le draft ». On se retrouve toujours à dévoiler à l’autre les cartes faces cachées. Par la suite on construit une merveille qui nous permet de rejouer et d’avoir l’initiative. C’est pas évident. Mais comme dans tout jeu un peu technique le plaisir est grandi quand on commence à maîtriser un peu la bestiole ! D’ailleurs on se rend vite compte que le choix/draft des merveilles dès le début de la partie est primordial. Prendre des merveilles trop couteuses, ne pas réussir à les construire et c’est foutu ! Ou presque.

Pour toutes ces raisons, je n’ai pas été étonné de trouver des avis comme celui ci :

« Mis à part les merveilleuses illustrations et beaucoup de fluidité, je ne retrouve pas l’esprit de Seven Wonders, à savoir du draft et une agréable sensation de liberté : j’ai ici la sensation d’être complètement tributaire de cette pyramide changeante de cartes, d’être à la ramasse toute la partie si mon adversaire prend l’ascendant sur moi au niveau des ressources, de devoir défausser constamment tout en lui ouvrant des possibilités, bref, je subis sans aucune possibilité de revenir.
Sur les quelques parties je n’ai eu aucun plaisir à jouer, j’ai trouvé la mécanique froide, les parties répétitives.
Je me demande ce que donnerait ce jeu s’il n’avait pas la marque de fabrique ‘Seven Wonders’. »

La vraie limite du jeu sera le niveau de votre adversaire. Si vous jouez avec un ami qui ne connait pas le jeu, la partie risque d’être très déséquilibrée.  Comme dit plus haut on ne peut pas bien se débrouiller dès la première partie. Donc prévenez le ou ne dites rien et écrasez le si vous avez une soif de vengeance personnelle à assouvir. Après tout c’est un Duel ! Combattez contre un simple écuyer alors que vous êtes un chevalier de renom, ça risque de finir en une belle charpie !

On peut dire que l’univers de « 7wonders » est vaste, et c’est tant mieux. Y rentrer par la case « Duel » c’est risqué. Cette version s’adresse (à mon sens) aux initiés qui veulent aller plus loin dans cette expérience de jeu. Une revisite brillante pour joueurs avertis donc mais surtout pas une version simpliste en mode deux joueurs !